Épidémiologie de l’artériopathie des membres inférieurs - Neuroépidémiologie Tropicale Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue La Presse Médicale Année : 2018

Épidémiologie de l’artériopathie des membres inférieurs

Résumé

It is estimated that more than 200 million individuals are affected by lower extremity artery disease (LEAD) worldwide. This prevalence has increased between 2000 and 2010 by 25%, especially in low/middle income countries. In France, about one million people are affected by this condition. Almost two-thirds of patients with LEAD are asymptomatic. This explains the interest of the measurement of the ankle-brachial index (ABI), an objective and harmless diagnostic tool. An ABI≤0.90 is considered as diagnostic for LEAD. The detection of symptomatic LEAD requires standardized questionnaires identifying intermittent claudication. Epidemiological studies on chronic limb-threatening ischemia (CLTI) - the most severe presentation of the disease - are scarce: the prevalence is estimated around 0.5-2.0% after the age of 40, mostly affecting elderly people. Similar to other atherosclerotic diseases, the risk factors are multiple (genetic factors, traditional risk factors, metabolic and inflammatory factors, socioeconomic factors), with different weighs of association as compared to coronary artery diseases. Due to their high prevalence and strength of association, cigarette smoking and hypertension are the most frequent purveyors of this disease in population. Diabetes mellitus is a strong risk factor, and its increasing prevalence contributes to the global epidemics of LEAD. In claudicants, the 5-year amputation risk is estimated at 5%, increasing to 25% at one year in case of CLTI. However, the main risk is related to general cardiovascular events. It is estimated that patients with LEAD present concomitantly coronary and cerebrovascular disease in respectively 50% and 20% of cases. The non-cardiovascular mortality, especially related to cancer, is also higher than in general population. Overall, the control of traditional risk factors has a beneficial effect both for the limb and general prognosis.
On estime à plus de 200 millions le nombre d’individus touchés par l’artériopathie des membres (AOMI) dans le monde. Cette prévalence aurait augmenté d’environ 25 % entre 2000 et 2010, et notamment dans les pays à revenu faible/intermédiaire. En France, on estime que près d’un million de français présenterait cette maladie. Près de deux-tiers de la population atteinte d’AOMI présente sa forme asymptomatique. Ainsi, la majorité des études épidémiologiques ont recours à la mesure de l’index de pression systolique (IPS). Un IPS ≤ 0,90 signe la présence d’une AOMI. La détection des formes symptomatiques de l’AOMI nécessite le recours à des questionnaires standardisés, permettant de diagnostiquer la claudication intermittente. Les études concernant l’ischémie critique – la forme la plus sévère de la maladie – sont encore rares : on estime dans les pays occidentaux une prévalence de l’ordre de 0,5–2,0 % dans la population de plus de 40 ans. Comme toute maladie athéromateuse, les facteurs de risque sont de 4 ordres (facteurs génétiques, les facteurs de risque traditionnels, les facteurs métaboliques et inflammatoires, et les facteurs psycho-socioéconomiques) avec néanmoins des poids différents par rapport à la maladie coronaire. Du fait de leur grande prévalence et leur association avec la survenue de l’AOMI, le tabagisme et l’hypertension artérielle sont les deux premiers pourvoyeurs de cette maladie en population. Le diabète est un puissant facteur de risque, et son essor dans la population contribue à l’augmentation de la prévalence de l’AOMI. Chez le claudicant, le risque d’amputation est de 5 % à 5 ans, passant à 25 % à un an en cas d’ischémie critique. Mais le risque principal est celui des évènements cardiovasculaires tels que l’infarctus et l’accident vasculaire cérébral. On estime que 50 % de ces patients ont une atteinte coronaire concomitante, et 20 % ont une atteinte cérébrovasculaire. La mortalité non cardiovasculaire, essentiellement liée au cancer, est également plus importante que la population générale. Globalement, le contrôle des facteurs de risque traditionnels a un effet favorable tant sur la diminution du risque de survenue de la maladie que son évolution et ses complications.
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Citer

Victor Aboyans, Marie-Antoinette Sevestre, Iléana Desormais, Philippe Lacroix, Gerry Fowkes, et al.. Épidémiologie de l’artériopathie des membres inférieurs. La Presse Médicale, 2018, 47 (1), pp.38-46. ⟨10.1016/j.lpm.2018.01.012⟩. ⟨hal-02042922⟩
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