«. Hier, Et je pense que beaucoup de gens seront contents de voir qu'il y a un abattis. » Monsieur C., de Sinnamary, ne dit pas autre chose. Pour lui, si ce ne sont pas des arbres fruitiers qui sont plantés, il faut au moins que les espèces choisies soient utiles au niveau du bois : « Il faut planter des fruits, on plante des arbres mais pour faire quoi ? Pour faire beau, pour faire joli ? Il faut planter des fruits. A manger. Donner à manger des goyaves, des cajous, des pommes rosa, des pamplemousses. Il faut planter. Tout ça pour pas planter n'importe quel arbre. Plantez, plantez ce que nous mangeons, même pour les bêtes, les petits oiseaux, ça apporte des petits oiseaux, des beaux oiseaux ils viennent, ils mangent chez nous. (?) Vous prenez quelques goyaves, quelques cajous, enfin des choses à manger, il faut faire ça. Qu'est-ce que nous faisons avec les bois ?, je suis allé à Kaw. Si quelqu'un a faim sur la route, s'il cherche un fruit pour manger, il a le temps de mourir, parce que je n'ai rien vu, rien du tout, du tout sur toute la route qu'il peut manger. Écoutez ça

, Les pratiques agricoles des migrants haïtiens s'avèrent donc au final un important vecteur d'insertion au sein de la société guyanaise. L'existence de réels besoins et donc d'un marché pour les fruits et légumes font que l'insertion économique, administrative et sociale permise par les jardins est indéniable. Cependant, affirmer que les jardins permettent aussi une insertion culturelle relève davantage du paradoxe, tant les discours négatifs au sujet de ces pratiques se déploient dans l'espace public, Pourtant, la capacité à faire fructifier les sols amazoniens délicats confère bel et bien aux agriculteurs haïtiens une forme de reconnaissance de la part des Créoles âgés

, Il s'agit en effet d'une agriculture de proximité, dont les produits sont vendus dans le cadre de circuits ultra-courts, et qui n'utilise que peu d'intrants. Aussi, dans un contexte marqué par l'augmentation de la population guyanaise, alors que la question de la production alimentaire se pose dans un territoire où les importations demeurent indispensables, il apparaît intéressant de s'interroger sur la possible vocation agricole d'espaces à proximité des villes et d'étudier la viabilité de l, les agriculteurs haïtiens disposent d'atouts dans les débats concernant l'aménagement du territoire

A. Bibliographie and . Cédric, La diaspora haïtienne : vers l'émergence d'un territoire de la dispersion ? », Carlo A. Celius, Le défi haïtien : économie, dynamique sociopolitique et migration, pp.193-212, 2011.

. Audebert-cédric, La diaspora haïtienne: territoires migratoires et réseaux transnationaux, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012.

C. Gorgeon, « Immigration clandestine et bidonvilles en Guyane, les Haïtiens à Cayenne, Revue européenne des migrations internationales, vol.1, pp.143-158, 1985.

;. Grenand-françoise, Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 38? année, bulletin n°1, Biodiversité, friches et jachères" sous la direction de Bernard Roussel, pp.19-53, 1996.

. Hidair-isabelle, Exemple de la stigmatisation de l'immigration créole haïtienne dans une école cayennaise », Diversité, ville école intégration, 153, juin 2008, INRP, « Accueillir les élèves nouveaux arrivants », sous la direction de Marie Raynal, pp.75-80, 2008.

L. Insee and . De-l'école-en-guyane, , vol.1, 2014.

. Jolivet-marie-josé, La question créole, Essai de sociologie sur la Guyane française, Éditions de l'ORSTOM, 1982.

. Jolivet-marie-josé, De l'habitation en Guyane, éléments de réflexion sur la question identitaire créole, pp.141-165, 1993.

M. Laëthier, Être migrant et Haïtien en Guyane, Comité des travaux historiques et scientifiques (Le, 2011.

M. Lam-fouck-serge, Histoire générale de la Guyane française: des débuts de la colonisation à la fin du XX° siècle, 2002.

, Le développement de l'éducation, rapport national d'Haïti, 2004.

. Palisse-marianne, Savanes de Guyane française : la biodiversité bousculée par la diversité culturelle », Ethnographiques.org, n o 27 -décembre, « Biodiversité(S), 2009.

. Renoux-françois, . Fleury-marie, . Reinette-yann, . Pierre, and . Grenand-françoise, L'agriculture itinérante sur brûlis dans les bassins du Maroni et de l'Oyapock : dynamique et adaptation aux contraintes spatiales, vol.55, pp.236-259, 2003.

. Romanovski-zéphirin and F. Piantoni, « Les stratégies d'accès au logement des Haïtiens dans l'agglomération de Cayenne comme facteurs de restructuration urbaine, vol.6, 2008.

, La mondialisation par le bas : les nouveaux nomades de l'économie souterraine, TARRIUS Alain, 2002.

C. Urfie-jean-yves and . Calmont-régine, « Les Haïtiens en Guyane : une immigration en cours de stabilisation ?, In : Les Dossiers de l'Outre-Mer : Guyane, Réunion : sociétés pluriculturelles, vol.16, pp.27-36, 1986.